Sur le papier, le scénario synonyme de maintien du FC Nantes est plausible. Il n’a même rien d’extraordinaire. Les Canaris, 17es avec 33 points, doivent battre Angers, dernier de la classe et relégué depuis la 33e journée et son revers à Rennes pendant que Lens, 2e, ne perd pas à Auxerre, 16e avec 35 points.
Mais attention à la glorieuse incertitude du sport. Qui plus est quand on parle d’une dernière journée de championnat. Angers, qui n’a plus perdu depuis décembre 2017 et quatre matches de L1 à la Beaujoire (1 victoire, 3 nuls), en sait quelque chose. En 2016, les Toulousains de Pascal Dupraz s’étaient sauvés en s’imposant au terme d’un match fou dans le Maine-et-Loire (3-2).
Comme en 2000 et 2005 ?
Quand on sait que les Lensois sont assurés de terminer deuxièmes et de jouer la Ligue des champions la saison prochaine. Que les Angevins, en bons voisins, se réjouiraient d’emmener avec eux les Canaris en Ligue 2. « Ça ne fait que me chauffer un peu plus » , a rétorqué Pierre Aristouy, l’entraîneur nantais.
Quand on sait, aussi, qu’il y a quatre mois, les Nantais comptaient dix points d’avance sur la zone rouge et qu’Auxerre en comptait huit de retard. Depuis, le FCN, leurré par ses parcours en Ligue Europa, puis en Coupe de France, s’est conduit tel un relégable. À l’effervescence d’une demi-finale aboutie contre Lyon (1-0), synonyme de deuxième finale de Coupe nationale consécutive, a succédé la sinistrose d’une lutte pour un maintien fort compromis par quatorze matches de championnat sans succès (5 nuls, 9 défaites).
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Pourtant, le climat anxiogène qui entoure cette rencontre n’a pas trop plombé le groupe cette semaine. « J’ai trouvé la semaine paisible, tranquille, a exprimé Pierre Aristouy. Au club, ça ne date pas de cette semaine, on sent que tout le monde est dans l’attente, la crainte, pour certains. Sur le terrain, on n’a rien senti de négatif. »
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La chape de plomb, bien présente, semble toutefois moins prégnante qu’avant cette dernière journée de la saison 2004-2005. Ce 28 mai 2005, les Canaris de Mickaël Landreau étaient dans la même situation que ceux de Samuel Moutoussamy. Cette année-là, les Jaunes devaient battre le FC Metz et espérer que Caen et Bastia ne gagnent pas. Pierre Aristouy n’était plus au club. Alors il a dit qu’il convoquerait plutôt les souvenirs du samedi 13 mai 2000. « Nous étions allés chercher notre maintien, lors de la dernière journée, au Havre (1-0), grâce à un but de mon pote Marama (Vahirua). Il y avait aussi sur le banc quelqu’un (Raynald Denoueix) pour qui j’ai une grande estime. » Comme cinq ans plus tard, le FC Nantes n’était alors encore jamais tombé en Ligue 2 depuis sa première montée parmi l’élite (en 1963).
Une expression collective plus cohérente
Le FC Nantes 2022-2023, privé de la tribune Loire fermée, le poumon du stade, pour cause de sanction disciplinaire, espère offrir la même issue que ses devancières. Et ainsi éviter une troisième descente de l’institution, dix ans tout juste après qu’elle est revenue dans le top 20 du foot français. « J’ai la conviction que l’on va gagner, a martelé Pierre Aristouy qui s’appuie sur le match de Lille et les séances d’entraînement. J’ai la sensation d’avoir trouvé quelque chose de plus fort, de solide. Après, je vais regarder les astres pour savoir si toutes les planètes sont alignées. »
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Malgré la défaite dans le Nord (2-1), ses joueurs ont affiché un visage combatif et cohérent. Une volonté de faire à nouveau les choses les uns pour les autres. En moins de trois semaines, Pierre Aristouy, qui a récupéré Pedro Chirivella et replacé au milieu Quentin Merlin, a valorisé des complicités, détecté des sensibilités de jeu communes pour redonner du liant et une meilleure expression collective. Une prouesse. « Rappelez-vous qu’on avait difficilement accès aux entraînements ici. Les pros sont dans leur cocon. Je ne connaissais pas certains d’entre eux, arrivés en fin d’année et vice et versa. »
Le FCN semble mieux armé pour gagner ce match crucial. Ce 53e et dernier d’une saison incroyablement riche en émotions. Et n’avoir aucun regret… Au moins sur ce dernier acte.
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