« En juillet, trois mois après une énième reprise, j’ai boxé. Mais j’ai senti que mon corps ne réagissait plus de la même manière. » Il lui a demandé de s’arrêter, son souhait s’est exaucé. Mélissa Quelfennec quittera la boxe (de combat), qu’elle a connue depuis ses 14 ans, en sortant par la grande porte, celle des championnats du monde de savate pro. Après ce combat face à Lucija Bilobrk (Croatie), ce samedi 18 novembre au Vigneau, et un potentiel titre, le palmarès de la Nantaise de 35 ans ne comptera plus aucune ligne blanche.
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L’encre n’avait pas coulé en 2019, lors de son dernier essai. Date à laquelle la première sonnette d’alarme avait également sonné. Elle raconte : « Je n’ai pas pu remporter ce titre à cause d’une luxation à l’épaule. Mais pas seulement… J’ai eu plusieurs taches dans un œil. Ça a pris plusieurs mois à partir, et c’est pour ce genre de raisons que j’ai décidé de prendre soin de moi. »
« Je ne suis pas Teddy Riner »
Maman de trois enfants de huit et cinq ans, la peur ne fait que s’accentuer pendant que l’envie de prouver s’efface. « Depuis que je suis maman, je m’entraîne moins. Psychologiquement, je suis moins rassurée », raconte celle qui s’attaque au sac de frappe, une fois les enfants couchés. « Le combat, c’est la recherche du KO. On n’est jamais à l’abri de complication, et de ne pas être opérationnelle pour nos enfants pendant plusieurs jours. » Vie de famille oblige, elle s’est efforcée à prendre de grandes pauses dans sa carrière de boxeuse. Les retours font alors mal, et les risques de blessures sont au seuil maximal.
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Et pourtant, quand les grandes échéances approchent, elle ne peut pas faire sans boxe. Mais sans famille non plus. Elle jongle alors avec les deux. « La préparation pour la ceinture mondiale en 2021 est tombée lors de nos vacances. On était en famille en Vendée, et j’ai dû m’entraîner au city stade pendant que mes enfants jouaient au ballon à côté », raconte celle qui mène en plus une troisième vie, celle d’animatrice.
Au travail, son gabarit et son mètre 86 peuvent surprendre. Mais son entraîneur, Karim Guillard, ajoute : « Elle est aussi impressionnante que douce et bienveillante. En dehors du ring, sa gentillesse prend le dessus. » Également réservée par nature, elle pourrait faire sans tous les éloges autour d’elle. Mais sa (petite) notoriété de boxeuse, elle ne peut l’esquiver, même dans son monde professionnel : « Une fois je me suis présenté à un partenaire. Il m’a dit que ça ne servait à rien parce qu’il m’avait déjà vu sur le ring. C’est surprenant, parce que je ne suis pas Teddy Riner non plus… »
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