C’est un cap que s’apprête à franchir le capitaine nantais. Pedro Chirivella va disputer ce dimanche son 100e match de Ligue 1 sous le maillot nantais. S’il apprécie les principes de jeu édictés par Pierre Aristouy, le milieu de terrain espagnol estime aussi que les Canaris manquent encore un peu de caractère pour affirmer leur identité.
Pedro, avez-vous eu besoin de temps pour digérer la lourde défaite à Lens ?
Deux jours après le match, c’était déjà oublié. On a commencé notre semaine ici mardi. On a essayé d’améliorer les trucs qui n’ont pas marché sur la 2e mi-temps à Lens. On a bien bossé cette semaine pour être bien performants sur la durée, sur les 90 minutes du match. C’est ce qu’on va essayer de faire dimanche.
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné dans cette 2e mi-temps ?
On les a trop laissés venir dans notre camp, on leur a trop donné de confiance. En 1ère mi-temps, même si c’était parfois un peu risqué, on les a beaucoup gênés dans les relances courtes, on ne leur a pas donné de confiance. On jouait une équipe forte, très performante à la maison. On voulait les empêcher de sortir les balles facilement, c’est ce qu’on a fait. En 2e mi-temps, on n’a pas du tout fait la même chose. Après le deuxième but, je ne sais pas si c’était la fatigue physique ou mentale mais on n’a pas réussi à faire notre match, c’est pour ça que le score est lourd.
Estimez-vous avoir péché dans l’aspect physique ?
Des fois, ce n’est pas physique, c’est mental, surtout avec notre manière de jouer à Lens, avec un marquage presque individuel sur tout le terrain, surtout sur leurs sorties de balle. Si mentalement, tu n’es pas à 100 %, s’il y a un joueur en retard, ça peut faire très mal. C’est peut-être mentalement qu’on n’a pas réussi à jouer les 90 minutes comme la première mi-temps.
« Être plus exigeants pour ne pas lâcher pendant le match »
Le FC Nantes est la meilleure équipe de Ligue 1 sur les 60 premières minutes, et la dernière sur les 30 dernières minutes. Comment l’expliquez-vous ?
Cela veut dire qu’on fait des belles choses mais qu’il y en a à améliorer. Quand le match devient dur, c’est là qu’il faut montrer de la personnalité, même quand le résultat n’est pas en notre faveur.
Ce que propose Pierre Aristouy est un jeu exigeant. Cela peut-il expliquer les difficultés dans les 30 dernières minutes ?
Cela dépend du match. À Strasbourg, on est mieux en 2e mi-temps qu’en première. Contre Montpellier, même si on est en difficulté pendant une dizaine de minutes, on a marqué (le 2e but) à la 75e. C’est quand le match est plus difficile que tout le monde doit monter le niveau pour continuer à faire notre jeu. C’est ce qui nous manque : un peu plus de personnalité.
Est-ce une question de manque de leaders ?
Cela dépend encore une fois du match. À Strasbourg, on a eu des séquences de 2 minutes avec le ballon et l’adversaire ne le touchait pas. À Lens, ça a été plus difficile, chez un gros adversaire avec un public en feu. Tu es mené 2-0 au bout de 65 minutes, c’est plus difficile. C’est là où on doit être plus exigeants pour ne pas lâcher pendant le match.
« On a passé un cap sur les sorties de balle »
L’équipe est-elle trop gentille ?
Non, je ne crois pas. On est une équipe qui cherche à jouer comme le coach le souhaite pendant 90 minutes. Il y a des moments où il faut plus croire en nous, continuer à faire nos sorties de balle, même sur les temps faibles. On doit continuer à faire ce qu’on a travaillé pendant la semaine. Si on regarde la 2e mi-temps de Lens, à 2-0 pour Lens, il n’y a plus de sortie de balle, il y a beaucoup plus de jeu direct. Notre pressing n’était pas coordonné.
Les sorties de balle, c’est aussi ce qui a changé cette saison…
J’aime bien. On a les profils de joueurs devant surtout, qui prennent mois la profondeur que celle qu’on a pu avoir avec certains attaquants. Il faut se réajuster, avoir plus de maîtrise au milieu car on a les joueurs de ballon, avancer petit à petit avec notre bloc. On travaille beaucoup. On a passé un cap ces derniers temps par rapport aux sorties de balle.
N’est-ce pas normal finalement de perdre à Lille, Rennes ou Lens quand on est le FC Nantes ?
On doit être exigeants avec nous-mêmes. On est une équipe en forme, qui a fait des résultats ces derniers temps. À Lens, on a montré en première mi-temps qu’on pouvait faire mal. On doit avoir cette exigence d’aller faire un résultat à Lille, Rennes ou Lens. La Ligue 1, c’est un championnat où tu peux battre tout le monde. Le niveau des équipes est proche. Les autres années, quand tu vas à Lens, on est 11 dans la surface et on attend un résultat. Là, on est allés là-bas pour presser, pour faire mal. On est rentrés 15 fois dans la surface. On a montré que l’on peut être à ce niveau. Il faut l’être sur la durée du match.
L’absence de Douglas Augusto, joueur de caractère, a-t-elle pesé ?
C’est sûr que c’est un joueur hyper important pour nous depuis son arrivée. Il nous manque, comme tous les joueurs importants. Maintenant, sur la 2e mi-temps à Strasbourg et contre Montpellier, Moutoussamy a fait de très bonnes choses. C’est bien quand il y a de la concurrence et quand Douglas va revenir, on va être plus costauds.
« Les coaches ont eu confiance en moi »
Comment avez-vous tenté d’endiguer les vagues lensoises qui revenaient sans cesse en 2e mi-temps ?
On l’a fait pendant la saison, mais à Lens, en 2e mi-temps, on n’a pas réussi à les arrêter. Sur le terrain, on avait la même impression. Ils venaient de derrière avec Medina et Gradit surtout qui faisaient le surnombre. On n’a pas été assez agressifs, assez méchants. Quand on a eu la balle, on n’a pas eu de moments où on a pu poser le jeu. On l’a vu à la vidéo mardi. On va essayer de l’améliorer pour la suite.
Reims est une équipe difficile à jouer. Comment faire pour contrecarrer ses plans ?
C’est une équipe très physique, très agressive, qui aime bien venir presser très haut. À nous d’avoir des mouvements coordonnés pour leur faire mal. Ils ont un style de jeu très difficile à contrarier quand ça marche bien mais ils laissent aussi beaucoup d’espace dans le dos. Il faut pouvoir les attirer, les faire venir vers nous et utiliser les espaces derrière.
À l’entraînement, la complémentarité Abline-Mohamed est-elle perceptible ?
Oui. On l’a vu aussi sur le match de Lorient. Matthis aime plus venir jouer avec les milieux. Mostafa reste davantage devant pour avoir les occasions de marquer. Ils sont très complémentaires.
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Comment faire pour pallier l’absence de Florent Mollet ?
C’est au coach de décider qui va jouer mais on a des joueurs comme Flo capables de dézoner, de faire mal à l’adversaire. On a beaucoup de joueurs à ce poste, on a des profils de joueurs similaires. C’est sûr que Florent fait beaucoup de mal à l’adversaire mais on a des joueurs qui ont un profil similaire.
Dimanche, c’est votre 100e match en Ligue 1. Qu’est-ce que ça représente ?
Je suis venu ici avec la confiance d’être performant sur la durée. Cela veut dire que les coaches qu’on a eus ont eu confiance en moi. 100 matches en Ligue 1, c’est bien en un peu plus de 3 ans. Cela signifie que j’ai eu de la continuité. C’est ce que je voulais quand je suis arrivé de Liverpool.
Dimanche, ce sera le 11e match de la saison. Au même moment la saison dernière, vous en étiez au 21e match. Que changent les 10 matches en moins ?
Beaucoup de choses. Au niveau physique, les semaines sont très différentes. On peut beaucoup plus travailler pendant les entraînements. On fait plus de travail tactique, athlétique que l’on ne pouvait pas faire l’année dernière. Même si on veut jouer plus de matches, c’est plus facile de préparer les matches du week-end cette saison. On travaille beaucoup plus tactiquement car on a forcément beaucoup plus de temps.
Il y a plus d’intensité dans les séances, même pour ceux qui jouent moins ?
Il y a des matches où les entrants ont fait très mal : Lorient, Strasbourg, même Montpellier, ça veut dire que tout le monde bosse bien dans la semaine.
Le climat semble plus apaisé autour de l’équipe. Qu’est-ce que ça vous inspire ?
C’est beaucoup plus calme, c’est vrai. Les résultats y sont pour quelque chose aussi. C’est maintenant qu’il faut montrer un niveau d’exigence pour être performant le week-end, surtout qu’on a plus de temps pour préparer les matches. Il faut continuer à travailler dans la tranquillité mais toujours avec l’ambition de voir plus haut.
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