Jean-Claude Suaudeau (joueur de 1960 à 1969
puis entraîneur du FCN de 1982 à 1988 et de 1991 à 1997)

Jean-Claude Suaudeau a perdu « un super copain. Rien ne nous séparait ». © Ouest-France Archives.

« Je n’ai pas beaucoup de copains, mais Bud était l’un de mes meilleurs copains. On se disait tout, on s’engueulait aussi. Je lui permettais d’être l’entraîneur. D’ailleurs, parfois quand il la ramenait un peu, je lui disais ’’oh Robert, calme-toi, ou alors passe tes diplômes.’’ Je l’incitais d’ailleurs souvent à les passer. Il aimait vraiment côtoyer les équipes, être avec nous, je pense qu’il aurait vraiment aimé coacher. Finalement, il s’est peut-être retrouvé prisonnier de son rôle. Mais il était fait pour ça. Il était un tampon avec les dirigeants aussi.

On a joué ensemble à 20 ans et rien ne nous séparait. Il avait une très bonne influence sur moi. Au-delà du boulot, dès qu’il y avait quelque chose, on était ensemble. On a vécu des moments formidables, on a fait des ’’bringues’’ ensemble. Entre nous, tout a toujours été authentique. Il a toujours été très naturel. Mais je le répète, on a été joueur ensemble à 20 ans, rien ne nous séparait.

Quand il était directeur sportif, il venait les lendemains de victoires à l’entraînement, il faisait partie de mon équipe et on jouait avec ceux qui avaient joué la veille. Il appelait ça les ’’p’tits spiel’’ (jeu en allemand) et il adorait ça. C’était un joueur. Il adorait les cartes aussi. Tout était tellement naturel et spontané. Après, il savait manœuvrer parce que c’était un bon diplomate. Mais il le fallait dans le milieu dans lequel il évoluait.

Mes souvenirs de lui ? J’ai perdu un pote, un de plus. Mais pour moi, il n’est pas parti. Je l’ai encore vu il y a moins de huit jours, ça fait ch… Je ne m’y fais pas. »

Bruno Baronchelli (ailier du FCN entre 1973 et 1987)

Pour Bruno Baronchelli, Robert Budzynski a dessiné les contours du poste de Directeur sportif. © Ouest-France/Archives.

« Bud, comme pour un nombre incalculable de joueurs passés par le club, c’est la première personne du FC Nantes que j’ai vue. Il était venu chez mes parents pour évoquer l’intérêt que le FC Nantes avait pour moi. Il m’a fait signer mon premier contrat aspirant, puis pro.

Il a clairement dessiné et créé le rôle de Directeur sportif, via la grande confiance que portait en lui Monsieur Louis Fonteneau. Il était l’élément principal de beaucoup de choses au club, sur le plan du recrutement des jeunes comme des pros, mais pas seulement. José Arribas a posé la première pierre, quand Coco Suaudeau et Robert Budzynski ont consolidé et amélioré le FCN, la manière de travailler au club et le style nantais. Tous deux ont été les grands artisans de la continuité qui a régné, en termes d’état d’esprit et de fonctionnement, au FCN. »

Eric Pécout (attaquant du FCN entre 1971 et 1981)

Pour Éric Pécout, comme pour bon nombre de joueurs passés au FC Nantes, Bud était comme un papa. © Archives.

« J’avais 14 ans et j’avais eu le droit d’aller m’entraîner avec les pros pour la première fois. Bud s’entraînait alors à part pour se remettre de sa double fracture tibia – péroné, qui a mis fin à sa carrière prématurément. C’était un personnage à mes yeux. Il était très sympa. Deux ans après, il fut aussi celui qui m’a fait signer mon premier contrat aspirant. Monsieur Fonteneau l’avait installé au poste de Directeur sportif du club. Il était un peu comme un père pour moi, comme pour beaucoup d’autres. Quand on devait aller dans son bureau, il lui arrivait de nous tirer les oreilles parce qu’il savait tout ce que l’on faisait. Dans ces cas-là, on ne pouvait pas en placer une.

C’était le premier directeur sportif moderne, il a contribué à donner une réputation extraordinaire au centre de formation du FCN, alors tout nouveau. Lui-même était novateur parce qu’à l’époque peu de clubs allaient, comme le FCN l’a fait sous son impulsion, chercher des jeunes à droite ou à gauche. Il était malin et c’était un bon commercial. Il avait une façon bien à lui mais très intéressante de vendre le FC Nantes. C’était une qualité importante, pour ne pas dire majeure pour le poste qu’il occupait, qui plus est à Nantes, où il n’y avait pas toujours trop de moyens.

Il ne m’a pas retenu à l’époque, puisque c’est lui qui a recruté Vahid Halilhodzic. Sur le moment, j’ai fait semblant de lui en vouloir mais il avait raison : j’étais trop souvent blessé pour que l’on puisse s’appuyer sur moi sur une saison. Bud a toujours fait passer les intérêts du FC Nantes au-dessus de tout. C’est en partie la raison pour laquelle le club a grandi vite et bien. »

Japhet N’Doram (meneur de jeu du FCN entre 1990 et 1997)

Japhet N’Doram se souvient de l’attention toute particulière dont Robert Budzynski a fait preuve à son égard. © Ouest-France/Archives.

« Robert était un monument du club, comme joueur et comme dirigeant. Il a vu passer de si nombreuses générations. Il a guidé, orienté… Il a plus ou moins tracé la carrière des uns et des autres. Il avait une vision pour les joueurs. Personnellement, quand je suis arrivé d’Afrique, ce n’était pas simple dans cet isolement-là. Il m’a toujours accompagné. J’ai vécu six mois à la Jonelière, je le côtoyais donc tous les jours quand je suis arrivé à Nantes. Il m’a porté une attention toute particulière parce que j’étais plus ou moins sans avenir avant d’arriver au FCN. S’il n’est pas celui qui est venu me chercher, il est l’homme qui a donné son feu vert pour que je vienne.

Il a su créer une attache particulière avec la majorité des joueurs passés au club quand il était directeur sportif, parce qu’il était toujours disponible. Il avait toujours quelque chose à dire et trouvait une solution à toutes les situations, bonnes ou mauvaises. Dans son rôle de Directeur sportif, il a réussi à tisser un lien étroit entre l’administratif et le sportif. »

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