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Yannick, le cordonnier, ferme la boutique que ses parents avaient fondée en 1956 à Nantes et part en retraite

, Yannick, le cordonnier, ferme la boutique que ses parents avaient fondée en 1956 à Nantes et part en retraite

Yannick gardera quelques outils de la cordonnerie, mais la boutique de la rue des Chapeliers va fermer et les machines vont être déménagées. « Ça va être une grosse perte » dit un client.

Ce mercredi matin, une cliente entre dans la petite boutique du 1 rue des Chapeliers, dans le quartier Bouffay à Nantes. Diane a appris que son cordonnier allait partir à la retraite à la fin de la semaine.

« On va vous regretter, dit-elle. Je vous ai apporté un cadeau. » Et elle lui tend un paquet soigneusement emballé. Diane n’est pas du quartier, elle habite Carquefou. Mais elle avait fait la connaissance de ce cordonnier il y a quelques années après avoir acheté une paire de chaussures de qualité dans le centre de Nantes. Le vendeur lui avait conseillé de venir les faire entretenir ici. Ce qu’elle a fait. Et elle a continué. Sa fille, installée à Paris, lui envoie même ses chaussures pour les confier à Yannick Demy. 

« Le travail est bien fait, témoigne Diane. Et puis, on apprécie le contact avec Monsieur Demy. » Et les petits tickets qu’il écrit à la main pour récupérer la paire de chaussure après la réparation.

Demy. Comme l’autre ? On est à Nantes, alors, forcément, quand on croise un Demy, on pense à Jacques, le cinéaste. Jacquot de Nantes.

« Oui, répond avec le sourire Yannick Demy. C’était un lointain cousin. C’était une autre époque. »

Quelqu’un passe dans la rue, Yannick le salue d’un grand geste et, toujours, un grand sourire.

« J’ai commencé chez mon frère, comme apprenti, rue Fanklin, près de la place Graslin, raconte Yannick. Il avait aussi un magasin de chaussures au même endroit. Il a fermé il y a une vingtaine d’années. »

Après son apprentissage, Yannick a repris le magasin des parents, le papa était cordonnier lui aussi et avait ouvert une boutique rue des Chapeliers, en 1956. 18 m² dans lesquels Yannick va faire toute sa carrière et où les vieilles machines sont toujours là.

La presse, pour coller. La machine à coudre, qui a bien 70 ans. Et le banc de finissage qu’il avait récupéré de son frère. « Avec ça, on gratte les semelles pour qu’il y ait du mordant sinon ce qu’on colle ne tient pas. Et puis le polissage pour la finition, explique le cordonnier. Les machines vont être reprises par un centre de formation de Saint-Herblain. Mais les petits outils, les marteaux, les tranchets, je vais les garder. Ça peut servir. »

Yannick termine les dernières commandes et commence à emballer ses affaires. Il va quitter sa boutique à la fin de la semaine. Sans regret.

« A un moment donné, on en a assez, reconnait-il. Il y a un âge pour tout et je veux profiter de la retraite. On ne sait pas combien de temps on va tenir après… »

Un client entre dans la boutique. Yannick le connait bien. Ils se saluent chaleureusement. 

« Ça va être une grosse perte », déclare Thierry qui vient d’un autre quartier de Nantes depuis une vingtaine d’années. Pour cette dernière commande, il demande à faire réparer ses mocassins un peu décousus. « C’est quelqu’un de consciencieux et raisonnable financièrement », dit-il.

Thierry, comme d’autres, a fait le calcul. En investissant un peu cher dans une bonne paire de chaussures que l’on fait réparer quand il faut, il sait qu’il fait une bonne affaire. Encore faut-il trouver un bon cordonnier.

Dans le coin, ils sont trois à être partis à la retraite ces dernières années, sans avoir été remplacés. Et la boutique de Yannick a été rachetée par un investisseur. On ne sait pas ce que ça va devenir. Le cordonnier va manquer à ses clients.

« La plus vieille cliente que j’ai, raconte Yannick, je l’ai connue quand j’étais apprenti chez mon frère. Elle a plus de 80 ans. »

Petite visite dans la boutique de Yannick.

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Yannick Demy cordonnier nantais à la veille de la retraite ©France Télévisions Olivier Quentin

S’il n’y a plus de cordonniers, c’est du fait de la mode des chaussures de sport, estime Yannick. On ne répare plus. 

« Mais ça peut revenir, pense-t-il. On voit des jeunes qui reviennent à la chaussure de ville, plus belle. »

Un jour, un client est venu avec plusieurs paires de chaussures de luxe pour les faire rénover. 

« Des chaussures italiennes à 2500 € la paire, se souvient le cordonnier. On aime bien voir des belles chaussures, de la belle construction. » De quoi mettre la pression. Il ne fallait pas se rater !

Plusieurs clients m’ont offert des cadeaux, des chocolats, un beau livre sur Nantes.

Yannick Demy

Cordonnier

« J’ai fait aussi de la ceinture, des sacoches, ajoute-t-il. Des fois, des sacs d’un certain prix pour refaire des coutures qui lâchent. Mais l’accès aux coutures est difficile avec les doublures. »

Le magasin était ouvert du mardi au samedi. Mais, parfois, Yannick travaillait aussi le lundi lorsqu’un client déposait une paire le vendredi en espérant la récupérée le mardi. 

Yannick pense rester à Nantes pour sa retraite. Au moins un temps.

« Je vais me reposer, dit-il. J’ai des sièges à restaurer. C’est pour ça que je suis content de garder mes outils. »

Cordonnier n’est pas forcément un métier en voie de disparition. C’est le point de vue de Davy Brault-Renault, président de la Fédération Régionale des Cordonniers Multiservice dans l’ouest.

« C’est un métier qui doit reprendre de la visibilité car on entre dans l’ère de la réparation. »

Davy Brault-Renault attend beaucoup des bonus réparation développés par le gouvernement suite à la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC). Un montant est soustrait directement de la facture de la réparation si l’on se rend chez un réparateur labellisé Qualirépar. 

« C’est aussi aux fabricants de produire des articles de qualité pour qu’ils soient réparables, ajoute Davy Brault-Renault. On peut se lancer dans la réparation de chaussures de confort actuelles. Ce que j’observe, c’est qu’il y a de plus en plus de femmes qui se dirigent vers ce métier ».

Un constat que fait également Jean-Pierre Verneau, le président national de la Fédération Française des Cordonniers Multiservice. Si on a beaucoup craint pour la profession dans les années 80 et au début des années 2000, l’hémorragie se stabilise depuis 10 ans.

Dans les années 80, il y avait 8000 cordonniers en France. Ils n’étaient plus que 3500 après 2010. Mais c’est un chiffre qui n’a plus évolué depuis, nous dit-on à la FFCM.

« Les nouveaux cordonniers sont souvent des reconversions qui reprennent une cordonnerie et qui sont formés sur place », explique Jean-Pierre Verneau. 

Des centres de formation au métier de cordonnier existent dans l’ouest, à Cholet, Tour et Saint-Herblain.

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