« Tu as beau avoir le niveau de jeu suffisant, si tu n’as pas l’argent qui va avec, tu es bloqué », résume Enzo Fernandez-Mangas, 15 ans, un peu dépité. 

Quand il parle de golf, son récit oscille entre passion et déception. Pratiquant de ce sport depuis ses 3 ans, Enzo estime s’être construit avec le golf. « Ça m’apprend à grandir », assure le joueur qui s’entraine souvent à Carquefou, près de Nantes.

Venu initialement à la pratique du golf pour calmer son tempérament hyperactif, ce sport est depuis devenu sa passion et Enzo caresse le rêve de devenir joueur professionnel.

Pourtant, l’argent reste un problème de taille et le manque de moyens financiers le bloque dans sa progression. 

10 000 euros dépensés depuis février 2024

Si le cliché selon lequel tous les golfeurs sont de riches individus s’avère totalement faux, celui sur le coût exorbitant de ce sport en compétition est confirmé.

Depuis février 2024, Enzo affirme que lui et sa famille ont déjà dépensé environ 10 000 euros dans le golf, entre inscriptions aux tournois, hébergement ou encore nourriture pendant ceux-ci.

Les objets dits consommables, comme les balles ou les gants, ont aussi un poids énorme dans le budget. À l’année, Enzo estime que les dépenses annuelles pour les balles sont de 3 500 euros et 2 500 pour les gants. Sans compter le reste du matériel comme les clubs.

Un cercle vicieux

Des dépenses telles que le jeune joueur ne peut pas faire autant de tournois que son niveau le requiert. « C’est un cercle vicieux. Plus tu as un bon niveau, plus tu dépenses. Ton niveau est aussi la seule condition pour que la fédération t’aides mais ça te coûte toujours plus cher en parallèle », explique-t-il.

Actuellement 14e au rang national dans sa catégorie d’âge, Enzo a même le niveau pour accéder à des tournois internationaux. Mais sa pratique sur le plan national étant déjà extrêmement coûteuse, l’international est pour le moment inaccessible.

« Il est vrai qu’en matière d’argent, je ne suis pas dans le même monde que certaines personnes dans le golf. Ce ne sont pas mes valeurs. Mais je me suis aussi entouré de très belles personnes et il y a trop de bienfaits pour que j’abandonne ce sport »

Depuis le début de l’année, Enzo a déjà dû laissé tomber l’idée de participer à certaines compétitions internationales, comme dans l’Algarve, au nord du Portugal, en Italie ou aux États-Unis.

« Un tournoi aux États-Unis c’est 7 000 euros à l’inscription », affirme le jeune joueur qui a commencé la compétition à 8 ans.

À la recherche de partenaires

Toujours accroché à son objectif, Enzo garde quand même les pieds sur terre et est inquiet pour son rêve de devenir golfeur professionnel. 

Enzo tente d’y remédier en cherchant des partenaires et des mécènes via les réseaux sociaux et son site internet, avec le soutien des membres de sa famille. Le plus compliqué étant de les convaincre que les résultats suivront en échange d’un soutien financier.

« Si mon projet doit s’arrêter, c’est comme ça, je ne veux pas mettre mes parents en difficulté pour me suivre », assure-t-il, non sans une pointe de déception dans la voix.

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