Les Boîtes nomades font leur chemin. Pour lutter contre les déchets d’emballages alimentaires, l’association nantaise a remis au goût du jour le système de consigne. Elle propose un service mutualisé de boîtes réutilisables au sein d’un réseau de restaurateurs et de professionnels des métiers de bouche (épicier, traiteur, boucher, fromager…).
Elargir la gamme des consignes aux kebabs, aux burgers et aux boissons
Le service se veut simple, pratique et accessible
, résume Typhenn Leplay, à l’origine de l’initiative lancée en mars 2021. Il repose sur une application digitale qui fait du réemploi un jeu d’enfant. Pour les restaurateurs, d’abord : ils profitent d’un système clés en main, allant de la livraison à vélo et de la gestion des stocks de boîtes consignées à leur collecte et leur lavage en option, en passant par la sensibilisation de leur clientèle. Pour les consommateurs, ensuite : ils peuvent emprunter et retourner leurs boîtes dans n’importe quel commerce partenaire.
Les Boîtes nomades proposent cinq contenants, dont une boîte à pizza et deux verrines adaptées aux desserts et aux entrées. © Photo Presse Océan-RC
Ces derniers sont un peu plus de 50 actuellement. Implantés en majorité à Nantes et dans sa métropole, où l’aventure est née et où la collectivité peut accompagner financièrement les restaurateurs adhérant à la démarche*. La prise de conscience est générale dans la profession même si certains anciens ont encore peur de changer les habitudes
, remarque Typhenn Leplay. D’autres ont sauté le pas avec de bonnes surprises à la clé : 60 % d’économie sur le budget emballage et pas un client de perdu.
Des restaurants du Croisic et de Pornichet nous ont sollicités
, complète Typhenn Leplay. Nous travaillons également en Vendée
en partenariat avec la communauté de communes du Pays des Herbiers et Trivalis
. Pour démocratiser le réemploi, il faut essaimer la solution au-delà de Nantes métropole sans toutefois dépasser l’échelle locale, pour qu’elle garde son sens et ses vertus.
Depuis ses débuts, l’association estime à 80 000 le nombre d’emballages évités grâce à ses boîtes nomades. Et elle compte bien ne pas en rester là. Déjà, la réalisation de nouveaux contenants, pour les kebabs, les burgers et les boissons
, est en réflexion pour compléter la gamme des cinq références existantes, dont une boîte à pizza.
Collecte en entreprise
Les Boîtes nomades signent également des partenariats avec des centres d’affaires ou de formation où ses contenants sont mis à disposition des salariés et des apprentis. Il y a un travail de sensibilisation à faire au sein même des entreprises où des points de collecte de nos consignes peuvent être mis en place : les salariés déposent leurs contenants consignés dans un meuble spécialement conçu plutôt que de remplir les poubelles avec des boîtes jetables. Le geste est à peu près le même mais l’impact bien différent.
Parmi ses projets, l’association entend aussi s’attaquer au marché de la livraison de repas à domicile. Une solution est en cours de développement avec la plateforme nantaise Naofood.
Le changement des comportements est essentiel : les déchets liés à la restauration à emporter demeurent la première source de pollution plastique des milieux aquatiques.
? Ces festivals où la restauration passe au vert
Les emballages alimentaires jetables sur les stands de restauration, dans les foodtrucks ou au catering des festivals, c’est terminé. C’est tout du moins ce que précise la loi anti-gaspillage et économie circulaire (Agec) qui interdit, depuis le 1er janvier, la vaisselle jetable dans les lieux de restauration permettant de manger sur place. Les festivals proposant des services de restauration au public et à leurs équipes sont concernés par la réglementation. Accompagnées par Nantes Métropole, les Boîtes nomades ont ainsi mis à disposition leurs services sur plusieurs événements comme le dernier festival Spot ou la Vegan Place à Nantes, mais aussi le festival Utopie Point Zéro à Bouguenais, afin de réduire leur impact environnemental. Stand de déconsignation, sensibilisation : L’an passé, nous avions également géré 2 000 boîtes consignées sur la guinguette de Sainte-Luce-sur-Loire.
* L’adhésion coûte de 35 à 100 € par mois
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