Il en est persuadé. Son record  va tomber .

Jean-Baptiste Bouglouan est le champion du monde en titre du basket-bol. Une ligne de plus au CV déjà bien fourni du trentenaire originaire de Moëlan-sur-Mer, mais exilé à Bordeaux pour son job d’ingénieur  dans le nucléaire de défense . L’an passé à Nantes, avec un shoot mesuré à 13,30 m, le Finistérien s’est montré le plus adroit au petit jeu du jet de bol en faïence à travers un panier de basket. La discipline, un brin loufoque, a été inventée à l’occasion des Jeux de Bretagne dont la deuxième édition s’ouvre ce vendredi 30 juin.

« Tous comme des gosses quand on regarde un lancer de botte de paille »

Jean-Baptiste Bouglouan n’y sera pas. À regret.  Je prépare les championnats du monde de football gaélique qui se dérouleront cet été en Irlande du Nord. C’est ma priorité. Sans cela, je serais revenu.  Rien que pour regoûter à  l’ambiance ludique et bon enfant  des Jeux de Bretagne, de ses parades et de ses concours de sports athlétiques bretons.  On est tous comme des gosses quand on regarde un lancer de botte de paille. Les barrières tombent, on s’évade et on crée du lien avec ceux qui nous entourent. Les organisateurs ont franchement réussi leur coup : le sport et la musique sont d’excellents vecteurs pour promouvoir la culture bretonne. 

L’an passé à Nantes, Jean-Baptiste Bouglouan a établi le record du monde du basket-bol avec un jet de bol en faïence à 13,30 m du panier. © Photo JBB

Parlez-en à Jérémy Arzul. Cela fait quinze ans que le Costarmoricain au physique de déménageur,  1m80 pour 115 kg , arpente les compétitions de jeux de force bretons. Sa spécialité, c’est le lever de perche. Une discipline qui consiste  à lever à la verticale un tube d’acier de 5 à 6 m de long muni d’une charge qui, elle aussi, varie selon la catégorie de poids des participants ». Dans certains cas, cela équivaut à porter  450 kg à bout de bras .  Ça demande un bon physique évidemment mais aussi beaucoup de technique pour maîtriser le geste , témoigne l’agent territorial, qui entretient son cardio sur les terrains de foot et s’entraîne dans son jardin, dès l’arrivée des beaux jours.

Le podium du basket-bol des premiers Jeux de Bretagne à Nantes, en 2022, avec le Finistérien Jean-Baptiste Bouglouan sur la première marche. © Photo JBB

Jérémy Arzul va profiter des Jeux de Bretagne à Nantes pour se préparer aux championnats de Bretagne qui se tiendront en août dans l’Ille-et-Vilaine. Il y a décroché plusieurs fois l’or sous les couleurs du C’hoarioù Breizh 22, son club affilié à la Fédération nationale des sports athlétiques bretons (FNSAB) qui compte une centaine de licenciés.  Lever de perche ou d’essieu, lancer de botte de paille, bâton de bouillie, tir à la corde… Ce sont des jeux traditionnels, certes, mais ce sont surtout des sports à part entière , appuie le père de famille de 35 ans, agacé par les clichés folkloriques qui collent à sa passion.

Transmission

Il sera présent toute la semaine au village des Jeux, à côté du château des ducs de Bretagne, pour accueillir et initier les curieux, les scolaires et les IME qui viendront découvrir ces disciplines spectaculaires.  La transmission c’est important, surtout dans une grande ville comme Nantes. Nous avons plutôt l’habitude de jouer à la campagne, lors de fêtes locales. Là, c’est un sacré coup de projecteur. Et on a l’espoir qu’un club se lance en Loire-Atlantique. 

Le basket-bol s’impose comme un des concours les plus courus. © Photo Alixia Thuau

Initiations et spectacles 100 % gratuits

Sports athlétiques bretons, football gaélique, gouren… Les grandes finales qui opposeront les sélections des cinq départements de la Bretagne historique et une équipe des amis de la région se dérouleront samedi 8 et dimanche 9 juillet, dans le château des ducs de Bretagne, ses douves, au stade de l’Eraudière ou sur la place de la Duchesse-Anne où sera installé le village du festival, au pied des remparts. Spectateur, le grand public pourra aussi se faire acteur, en s’initiant à ces disciplines, au chant ou à la danse, au fil de démonstrations proposées tout au long des dix jours de l’événement. Lundi 3 juillet, à 19 h, les visiteurs seront invités à participer à l’hommage en musique réservé à Jean-Paul Corbineau, chanteur des Tri Yann disparu en novembre. Ils pourront aussi reprendre en chœur les morceaux populaires les plus emblématiques de la Bretagne, vendredi 7 juillet, à partir de 20 h.

Les organisateurs sont à la recherche de financements pour assurer le grand défilé des bagadoù et des cercles celtiques prévu le 2 juillet. © Photo Norbert Festnoz

Grande parade dimanche en ville

Après l’ouverture des Jeux de Bretagne, ce vendredi à 20 h au LAB à Chantenay, le village du festival sera inauguré samedi à midi, place Duchesse-Anne, au pied du château. À l’occasion des 100 ans du Gwenn ha Du, cent étendards y seront déployés pour « illustrer la diversité bretonne ». L’événement phare de cette deuxième édition se tiendra dimanche 2 juillet, à 15 h, avec la grande parade des bagadoù et cercles celtiques entre le cours des 50-Otages et le château. Ce défilé de 400 sonneurs et danseurs sera précédé par une véloparade et par une course à pied réunissant 500 enfants apprenant le breton à Nantes. Autre rendez-vous artistique à ne pas manquer : le show « Drag Queen Amann », mardi 4 juillet, à 19 h au village.

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