Depuis son arrivée en U17 à la Jonelière, il a franchi toutes les étapes. Comme n’importe quel joueur du centre de formation du FC Nantes. À bientôt 20 ans, ce jeune latéral droit prétend donc à signer son premier contrat professionnel, sauf qu’il ne figurait pas dans les plans du club. En quatre saisons chez les Canaris, Lancelot Carbon n’aura disputé que 87 minutes de jeu avec les équipes de jeunes. Le Suisse, « bien intégré » dans le groupe et à la personnalité « sympa », sort même d’une saison blanche avec la réserve, en National 3, où il n’a été aperçu que lors des matches amicaux.
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Son histoire nantaise aurait dû s’arrêter là sans l’intervention présidentielle de Waldemar Kita. Le propriétaire du FC Nantes lui a imaginé un avenir et négocie actuellement un contrat de trois ans. Il aurait pu se satisfaire d’une saison, mais le règlement n’autorise que deux contrats, déjà pourvus par le gardien Tom Mabon (2004) et le milieu de terrain Timothée David (2004), prolongés à l’issue de cette saison (ils ont signé un an + deux en option).
« Comme un membre de ma famille »
Si Waldemar Kita insiste, c’est parce qu’il considère le joueur comme « un membre de (ma) famille ». C’est d’abord le fils de Pascal Carbon, agent et fidèle ami du président, basé à Lausanne, et introduit par Gilles Favard, ancien conseiller sportif de WK entre 2009 et 2011. Les supporters des Canaris l’avaient découvert lors de la venue d’Ismaël Bangoura, en 2012 et encore sous contrat avec un autre club. Son transfert avait engendré une interdiction de recrutement d’un an et au paiement d’une amende de 4,5 millions d’euros. Ils en ont entendu parler plus récemment, lors du transfert éclair du Brésilien Adson, recruté l’été dernier pour 6,5 millions d’euros et renvoyé au pays six mois après.
Au club, cette possible signature fait grincer des dents, même si elle n’a pas bloqué les autres dossiers. Elle n’obéit à aucune logique sportive et brouille le message tenu aux jeunes du centre de formation, tout en compliquant le rapport de force avec les agents des éléments les plus en vue, souvent pressés d’accélérer l’obtention du contrat professionnel. Le sujet est sensible. Ce n’est pourtant pas le premier joueur imposé au centre de formation par la grâce présidentielle, d’Oan Djorkaeff (2017) à Cheik Yaffa (2021). Il pourrait, en revanche, bénéficier du bail le plus long. « Tout le monde sait pourquoi il est là et personne n’a vraiment en vie d’être à sa place, compatit un proche du FCN. Tout le monde perd un peu de temps. » Et d’argent, mais Waldemar Kita rappelle que c’est le sien.
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