Musa Al-Tamari va finir par découvrir le stade de la Beaujoire, ce dimanche, mais avec six mois de retard et le maillot de Montpellier sur les épaules. Illustre inconnu en France il y a encore trois mois, l’ailier jordanien est une des révélations du début de saison en Ligue 1. Déjà 3 réalisations et 2 passes décisives en 6 matches, rien que ça. Une réussite insolente et des statistiques qui peuvent faire rire jaune à la Jonelière, où l’ex-pensionnaire de l’Apoel Nicosie aurait pu poser ses valises, en janvier dernier. « Mais les incertitudes étaient trop importantes au regard de l’investissement demandé« , glisse un connaisseur du dossier Al-Tamari.
De longues négociations en coulisses
En quête de renfort offensif, l’hiver dernier, à une période où le FC Nantes était encore engagé sur tous les fronts, mais n’avait inscrit que 18 buts pour 17 rencontres de championnat, Musa Al-Tamari est proposé aux Canaris. Un nom parmi d’autres. À cette époque, le joueur n’affiche pas des statistiques folles avec le club belge de Louvain- 2 buts et 2 passes en 18 rencontres, mais il a l’avantage de pouvoir jouer à la fois piston droit, ailier et attaquant et surtout, son contrat arrive à terme en juin.
Si certains cadres du club ne sont pas emballés dans un premier temps, les positions vont finir par s’aligner et le « dossier va être étudié« , confirme-t-on. Mais les Jaunes, à l’époque entraînés par Antoine Kombouaré, vont vite être refroidis. Le joueur est aussi gourmand que Louvain, qui exige près de deux millions d’euros pour céder son « Messi jordanien« . Pourtant, le lien entre les parties va se poursuivre. Pendant près d’un mois, des échanges vont avoir lieu, jusqu’à l’approche de la clôture du mercato et le dénouement au sujet de l’arrivée d’Andy Delort.
« Nantes et Louvain sont les grands perdants »
Pratiquement mis en sommeil, le transfert finit par capoter. Cela devenait inévitable. « Louvain a changé de position au sujet d’Al-Tamari, confie une source qui connaît bien le club belge, 11e du dernier championnat. Les dirigeants ont souhaité le garder jusqu’à la fin de la saison. » Le FC Nantes passe alors à autre chose, mais Montpellier entre avec intelligence dans la danse pour s’attacher les services du joueur arrivé en Europe, à 21 ans. Autorisé à discuter avec d’autres clubs dès janvier, Musa Al-Tamari va être séduit par la proposition de la Paillade. « Il a très vite accepté« , raconte-t-on dans l’entourage du joueur.
La suite est celle de l’éclosion d’un dribbleur rapide et très adroit dans le dernier geste qui participe à faire du MHSC « l’équipe qui a le jeu le plus direct en France et peut-être même en Europe« , dixit Pierre Aristouy. « Dans cette histoire, Nantes et Louvain sont les grands perdants« , analyse un spécialiste des transferts. Et Montpellier se frotte pour les moments les mains d’avoir réussi à s’attacher les services d’un des joueurs les plus décisifs de la Ligue 1, sans débourser un euro d’indemnité de transfert.
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