L’OM a toujours besoin d’un homme providentiel. Alexis Sanchez et Pierre-Emerick Aubameyang ont occupé ce rôle lors des deux dernières saisons. Il n’a pas fallu longtemps à l’OM pour trouver leur successeur. A Nantes, Mason Greenwood a rappelé qu’il était le joueur le plus important du collectif. On aurait pu finir par en douter malgré un début de saison réussi. Mais ses terribles 45 minutes au Vélodrome face au PSG avait jeté un voile. Dans son engagement, dans son implication, l’Anglais avait eu tout faux lors du match le plus important de la saison.

Son coach n’avait d’ailleurs pas hésité à le remplacer dès la pause. « Je n’ai pas aimé la façon dont il a joué ce soir, résumait De Zerbi. Il nous a offert beaucoup de buts et de points mais quand on est à l’OM, si on veut lutter pour le championnat, il faut pousser dans tous les matchs. On ne peut pas se dire qu’on fait une bonne performance en marquant deux buts et après avoir un passage à vide le match suivant. Ce n’est pas possible. C’est un bon joueur mais j’en attendais plus de lui ce soir. » Surcoté Greenwood ? Il faudra attendre plusieurs mois avant de juger mais sa prestation à la Beaujoire a rétabli quelques vérités.

Dès son premier contrôle sur le côté droit, on a compris qu’il était venu à Nantes pour se faire pardonner. « C’était une semaine difficile, on a souffert après la défaite contre Paris. La réponse était très importante ce soir« , a rappelé Roberto De Zerbi après la rencontre suppliant les supporters d’être indulgents avec les nouveaux joueurs. Il visait évidemment Greenwood qui en a pris plein la tronche depuis dimanche dernier.

De Zerbi lui-même, s’il défend son joueur devant les micros, lui a réservé un débrief salé de sa prestation catastrophique si on en croit les informations de L’Equipe. Le coach italien lui aurait reproché son individualisme et son manque d’envie dans les tâches défensives durant la semaine écoulée. « Greenwood va bien, il est en forme. Mason a fait de très belles choses à l’OM, mais parfois entrecoupées de pauses, a-t-il encore lâché vendredi en conférence de presse. Sur mon équipe, on a alterné de très gros matchs avec des matchs moches, de mauvais matchs. Pourquoi ? Il y a différentes raisons à ça, mais quand on reconstruit il faut du temps. »

Une semaine plus tard, Greenwood a offert la victoire, trois points et la deuxième place à son club grâce à un but plein de sang-froid, une frappe parfaite à l’entrée de la surface après un joli crochet extérieur. Son septième but en dix matches. Des statistiques tout à fait exceptionnelles puisqu’au XXIe siècle, seul Mario Balotelli a atteint cette barre plus rapidement sous le maillot olympien (9 matches). Et Greenwood n’est pas un avant-centre.

« J’étais surpris la semaine dernière quand il a mal joué, je ne peux pas être surpris ce soir, a expliqué un De Zerbi de nouveau conquis. C’est quelqu’un de bien et il a encore fait la différence ce soir. » Dauphin de Bradley Barcola au classement des buteurs, il est pour l’instant la principale raison pour laquelle l’OM signe un bon début de saison. Il semble avoir un pouvoir de vie ou de mort sur une équipe qui dépend déjà furieusement de lui. Bonne nouvelle, a priori, ce jeune homme a le sens du rebond.